La boxe comme moyen d'insertion des jeunes

Le Parisien | 20 Oct. 2012, 07h00

L'Académie Christophe Tiozzo organise un grand gala de boxe anglaise ce soir. Les spectateurs pourront assister à une dizaine de combats, pour admirer ou découvrir le noble art. L'Académie a été créée en 2008 par l'ancien champion du monde des poids moyens. « L'idée m'est venue après les émeutes, raconte Christophe Tiozzo.

J'ai voulu monter un club dans les quartiers pour canaliser la violence des jeunes. »

Thomas Piquemal, qui a dirigé plusieurs grandes entreprises, est emballé par le projet. Il suggère d'ajouter un volet insertion sociale et professionnelle. Une quinzaine d'entreprises et autant de fondations deviennent partenaires. « Tout passe par l'entraîneur, qui repère les jeunes en difficulté et les envoie s'ils le souhaitent vers la chargée d'insertion », explique Christophe Tiozzo.

A Villiers-le-Bel, c'est Jean-Roger Tsidjo, dit JR, qui officie. « On est toujours sur le terrain avec les jeunes. Quand quelque chose ne va pas, on le voit. Et c'est plus facile pour eux de discuter de manière informelle avec nous que dans d'autres structures plus officielles. Ici, ils apprennent le respect, la ponctualité… On les voit évoluer. » « Notre accompagnement est complémentaire de celui dont ils peuvent bénéficier à Pôle emploi ou dans les missions locales », complète Isabelle Lhermite, déléguée générale de l'Académie. Une fois entré dans le parcours d'insertion, le licencié devient un « académicien ». Une majorité des adhérents au club ne sont là que pour faire de la boxe. Sur les 80 adhérents de Villiers-le-Bel, seuls cinq ont été accompagnés l'an dernier, « mais le volet insertion n'en est qu'à son début », précise Isabelle Lhermite.

Au niveau national, 136 personnes étaient suivies l'an dernier, dont 60 ont trouvé une solution d'emploi ou de formation. Dans le cadre de l'objectif social du projet, l'académie de Villiers travaille avec des associations et l'Education nationale. Cette année, 8 classes de CM 1 et CM 2 vont bénéficier de cours de boxe éducative, comme 12 classes de l'Institut des métiers et de l'artisanat. L'Académie organise aussi des cours d'handiboxe, en partenariat avec une association spécialisée. « Le concept fonctionne, affirme Christophe Tiozzo. Notre but est de continuer à ouvrir ou labelliser des clubs, et à trouver toujours plus d'entreprises pour nous aider. »