«J'ai subi un calvaire», affirme sur BFMTV celui qui clame depuis 24 ans son innocence. En 1997, il a été condamné à 17 ans de prison pour le meurtre de son ex-petite amie Valérie Bechtel, âgée de 20 ans, dont le corps sans vie avait été retrouvé dans les bois à Thaon-les-Vosges (Vosges) le 12 août 1991.

Après avoir passé 10 ans en prison, il a été libéré en 2004, et cherche depuis à être blanchi par la justice.

La requête de Raphaël Maillant a été rejetée à deux reprises en 1999, et en 2006, avant d'être acceptée par la commission de révision en 2014. La Cour de révision, juridiction exceptionnelle composée de cinq magistrats de la Cour d'Assises, se prononcera aujourd'hui jeudi 18 juin 2015 sur l'annulation de son procès.

Si le procès est annulé, un nouveau procès aura lieu aux assises.

Raphaël Maillant, aujourd'hui âgé de 43 ans, pourra éventuellement être innocenté, et recevoir des indemnités pour les dix ans qu'il a passé en prison.

L'avocat général préconise le rejet du recours en révision.

L'avocate de Maillant, Sylvie Noachovitch rappelle qu'il n'y avait contre lui «aucun élément matériel».

En effet Maillant avait été dénoncé par son meilleur ami de l'époque Yann Bello et condamné sur cette seule base. À la barre de la cour d'assises des Vosges, ce dernier expliquait que Maillant avait tué sa petite amie à la suite d'un cambriolage qui avait mal tourné. Yann Bello est lui condamné à deux ans de prison pour cambriolage, ainsi que l'aide fournie pour déplacer le corps de la victime.

La révision est une voie de recours extraordinaire, qui ne peut être déclenchée que si de nouveaux éléments apparaissent, «de nature à faire naître un doute sur la culpabilité du condamné».

Or, dans l'affaire Maillant, un élément de taille vient rebattre les cartes: Yann Bello a été condamné en 2014 à 25 ans de prison pour le meurtre et le viol de sa femme, à La Rochelle.

Le mode opératoire est le même que dans le meurtre de Valérie Betchel: victime dénudée, frappée, étranglée à l'aide d'un chiffon. Il avait alors affirmé n'avoir pas prémédité ce crime, mais agi sous le coup de la colère, rouant de coups la jeune femme, avant de l'étrangler à l'aide d'un d'une serviette. Valérie Betchel avait elle été assassinée par un torchon de cuisine. Circonstance troublante, qui a conduit la commission de révision des condamnations pénales à ouvrir de nouvelles investigations. Autre élément qui vient relancer l'enquête: un codétenu de Yann Bello, qui partageait sa cellule en 2011, affirmerait que ce dernier lui aurait avoué le meurtre de Valérie Betchel.