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Association & Editions Le GANT et la PLUME - Promotion Boxe, Ecriture Culture - Vie Associative - Défense et Justice pour tous
29 août 2015

Willie Pep

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Willie Pep
(1922-2006)

 

Willie Pep a sans doute été l'un des plus grands artistes des rings, un roi de l'esquive capable de gagner un round sans donner le moindre coup de poing à son adversaire.
Champion du monde des poids plume de 1942 à 1948, ce fils d'imigrés italiens n'a connu que onze défaites en 242 combats durant sa carrière dont trois devant son éternel adversaire, l'Américain Sandy Saddler.

Avec Willie Pep, il ne fallait pas se hasarder à tenter le moindre pari. Surtout si celui-ci concernait l'une de ses prestations pugilistiques. Le 25 juillet 1946, quelques instants avant de monter sur le ring de Minneapolis, il croise trois journalistes dans les vestiaires à qui il propose de miser cent dollars. L'invraisemblable enjeu est de ne pas donner le moindre coup à Jackie Graves durant toute la troisième reprise. Le trio de reporters accepte le défi avec un petit sourire au coin des lèvres. Mais lorsque résonne le gong du round 3, Pep leur adresse un clin d'oeil avant de s'exécuter. Il vole, glisse sur la toile de ring, tourne autour de son

adversaire et esquive chacun de ses punchs comme un toréador.
A deux reprises, Graves tombe au sol d'épuisement sous les yeux du danseur. Pep a gagné son pari puis le combat lorsque l'arbitre stoppe le calvaire de son opposant dans le 8e round. Après examen des cartes, les trois juges lui avaient accordé le gain de la 3e reprise. Il n'avait pourtant pas donné un seul coup !

Ce fait unique dans les annales résume presque à lui seul le talent ce petit-fils d'émigrés italiens, né le 19 septembre 1922 à Middletown, Connecticut. Dès ses débuts à la salle d'entraînement locale, Guiglermo Papaleo de son vrai nom démontre un talent inné pour l'esquive. Peut-être aussi parce que, frêle et presque chétif, il doit éviter par tous les moyens les coups lancés par ses camarades de club déjà presque adultes.
Ce sens du déplacement et son jeu défensif lui permettent de décrocher à 16 ans un premier titre amateur dans son état en mouche. L'année suivante, il est couronné chez les coqs et il réalise que son passage chez les professionnels, désormais à sa portée, peut lui permettre de gagner quelques sous pour aider son père, ouvrier de chantier à 60 dollars le mois.

Si les finances du désormais dénommé Willie Pep augmentent progressivement, son palmarès s'enrichit aussi très vite.

Il associe à son nom le pseudo de «Will o' the Wisp» (la volonté du gringalet) et est invaincu après 54 combats lorsqu'il postule au titre mondial des plumes. Le 22 novembre 1942, devant 19 000 spectateurs au Madison Square Garden de New York, Charlky Wright tente durant quinze reprises d'atteindre une ombre. Le champion s'escrime dans le vide alors que Pep est déjà passé sous son bras. Il croit le cadrer, mais frappe dans l'air. Epuisé autant physiquement que mentalement, Wright doit remettre sa ceinture mondiale à son challenger. Huit ans plus tard, le Nordiste Ray Famechon vivra la même mésaventure au Garden. «C'est fou, je viens de passer une heure face à ce gars dans un ring de six mètres de coté et je ne l'ai même pas vu !»
Pep se sort de tous les pièges pugilistiques et même d'une catastrophe aérienne. Le 8 janvier 1947, l'avion qui le ramène de son camp d'entraînement de Miami à son domicile de Hartford s'écrase dans le New Jersey. On extrait trois morts des débris de la carlingue et Willie Pep fait partie des dix-huit rescapés. Les médecins décèlent deux vertèbres fracturées et sa jambe gauche est brisée. Ils ne pensent pas que le champion du monde remontera sur le ring. Six mois après, Pep bat Flores et estime avoir remporté la «plus belle victoire de (sa) carrière».
Il n'y a guère qu'un vrai puncheur pour venir à bout de l'insaisissable. Il s'appelle Sandy Saddler. Ce boxeur noir de Boston, âgé de 22 ans, fait presque peine à voir. Il est filiforme, mais est armé de deux fers à repasser au bout de chacun de ses interminables bras. Le 29 octobre 1948, toujours dans le «jardin de Madison», Pep est touché de plein fouet lors du 3e round et KO dans la reprise suivante sur un crochet gauche. Il subit là sa deuxième défaite, la première avant la limite, lors du 138e combat de sa carrière. Le Fred Astaire des rings prend sa revanche trois mois et demi plus tard sur le même ring, en dominant aux points un Saddler déboussolé.
Ses affrontements Pep-Saddler passionnent une Amérique plongée dans le conflit en Corée. Un troisième combat est organisé le 8 septembre 1950, devant 38 781 sièges garnis au Yankee Stadium de New York. L'occasion pour Saddler de reprendre la ceinture. L'un de ses coups de pouce ferme l'oeil gauche du tenant du titre. Pep souffre aussi de l'épaule, victime d'une clé de bras infligée par Saddler qui conclue dans le 8e round par KO. Une quatrième et dernière confrontation a lieu l'année suivante, permettant au champion d'affirmer sa domination, mais de manière toujours aussi discutable. L'affrontement est un combat de catch. L'artiste Pep ne peut donner son habituel récital de feintes et de parades et il abandonne à l'appel de la 9e reprise.
Son 14e championnat du monde est le dernier pour Pep qui manque l'opportunité de retrouver un titre des plume qui était le sien durant six ans. Toutefois, il poursuit sa carrière jusqu'en 1959. Le fisc et cinq divorces l'obligent à sortir de sa retraite six ans plus tard, à l'âge de 43 ans. Neuf victoires de rang confortent son rêve d'un fantastique come-back. Mais Calvin Woodland le force à raccrocher définitivement les gants, le 16 mars 1966. Ce jour-là, Pep déplore sa onzième défaite en 242 combats.
Thierry Raynal
http://www.lenobleart.com/rep1/page02.php?id=7
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